J'avais acheté ce livre au début des années 80, lors de sa première parution, alors que j'étais au collège. Je l'avais aimé dès la première page, le sens du merveilleux qui s'en dégageait s'inscrivait dans le mien. J'ai rêvé, longtemps, d'avoir un petit chat qui ressemble à celui du livre. Puis je l'ai oublié. Je ne m'en suis pas rappelée lorsque j'ai lu la quatrième de couverture, sur les rayons de la FNAC. Cela me disait quelque chose, mais… Alors je l'ai acheté de nouveau, pour mieux le redécouvrir… C'est un conte, une fable, un petit livre qui se dévore d'une traite.
Peu de temps avant sa mort, la Mère Herbe, vieille femme marginale que l'on suppose un peu sorcière, confie à Olga Bredaine, veuve et professeur à la retraite, un petit chaton, "chardon soyeux", "hérisson angora” prénommé Soizic. Il ne faudra pas longtemps à notre professeur retraitée pour s'apercevoir que sa nouvelle petite compagne n'est pas un ordinaire chasseur de moineaux, souris et musaraignes, mais une petite chatte douée de parole…
Pour ceux qui ont gardé une âme d'enfant, ceux qui croient aux fées, ceux qui imaginent peut-être parfois entendre leur animal de compagnie leur parler… Pour ceux dont l'imaginaire est intact… Pour ceux qui croient en la tolérance et en la différence… Un livre à lire absolument !
Extrait :
“Pour Soizic mes pieds sont des aimants qu'elle suit partout, à chaque pas j'ai peur de l'écraser. C'est une pelote mohair poussée par le vent. À ses yeux je ne suis pas une totalité et elle a peut-être raison. Ne vient pas à côté de moi mais de mon coude. Dort pelotonnée contre ma tête. Adore être avec moi-même quand, levée, je n'y suis plus. Aime beaucoup aussi être ailleurs. Aime beaucoup être. Cette nuit, j'ai rêvé qu'elle m'appelait grand-mère, de sa toute petite voix de jouet mécanique. Hélas ! je ne saurais être grand-mère, n'ayant pas été mère.”
L'Enfant Chat, Béatrix Beck, diffusion Seuil, page 27.