Cela faisait quelque temps que je n'avais pas écrit sur ce blog. Pour de nombreuses raisons… Faute de temps, d'envie(s), de vie…
Occupée par le déménagement d'une vieille amie de collège, clouée au fond de mes couettes avec de la fièvre ou le dos bloqué (eh oui, c'est l'âge, amis lecteurs !). Clouée tout court par un gros ras le bol, celui de chercher désespérément du travail et de ne pas en trouver. Clouée par cette impression d'être sur le chemin de plus en plus escarpé et étroit d'une falaise. Il y a tout juste la place de mettre le pied, le moindre faux pas et c'est le vide. Dans les jeux vidéos, le même joueur peut rejouer. Mais pas moi, je n'ai pas d'autre choix que de parcourir les derniers mètres sans glisser ni perdre l'équilibre.
Les derniers entretiens que j'ai passés n'ont pas été concluants. Les réponses négatives qu'on m'a données n'étaient pas de vraies réponses, elles ne reposaient sur aucune justification étayée. J'en ai assez de repasser sans arrêt les mêmes entretiens appris par cœur, stériles et sans intérêt, face à des gens qui écoutent d'une oreille distraite. Des gens qui, l'espace de ces entretiens, ont le pouvoir de donner à la vie de ceux qui sont en face d'eux un sens, ou celui d'en faire un enfer…
Nombreux sont mes anciens collègues en poste qui me disent régulièrement que certaines des personnes avec lesquelles ils travaillent sont incompétentes. A la question : “pourquoi si c'est le cas ne sont-elles pas licenciées ?”, les réponses sont toujours les mêmes : parce qu'elles attaqueraient l'agence, parce qu'elles sont là depuis longtemps, parce qu'elles ont des enfants… Dans notre société, la menace des Prudhomme, l'ancienneté ou la progéniture sont des circonstances atténuantes à l'incompétence. Et puis, une personne incompétente est rassurante : elle n'est pas une menace, elle ne risque pas de briguer le poste de son supérieur hiérarchique puisque de toute façon elle n'est pas capable de l'assumer !
Cette longue période de chômage m'aura appris une chose : quand on est dans la m.rd., on ne peut compter que sur soi-même. Les autres vous fuient comme si vos problèmes allaient rejaillir sur eux par ricochet. Et ce, même si vous les avez aidés lorsqu'eux cherchaient un emploi. La nature humaine est dans sa grande majorité égoïste et vile…
Lorsque je faisais mes études, mes profs passaient leur temps à nous répéter que nos diplômes nous mettraient à l'abri du chômage. Je me rends compte, chaque jour un peu plus, que c'était faux. Ma génération est une génération sacrifiée. J'espère ne pas être la prochaine victime sur l'autel des sacrifices… J'espère encore… Un peu…